Le scrollitelling, quésaco ?
Tout le monde ou presque sait ce qu’est le « storytelling » ou au moins en a déjà entendu parlé dans l’actualité oral ou écrite.
C’est le terme que l’on emploie par exemple lorsqu’une marque met en scène ses produits ou services en les incluants dans une histoire, un récit, afin de captiver l’attention de son audience pour les rendre d’un certaine manière plus tangibles, et d’en accroitre ainsi le potentiel émotionnel.
Mais alors d’où vient ce terme ; « scrollitelling » qui, il faut le dire, écorche un peu nos oreilles francophones habituées aux sonorités harmonieuses, liaisons savoureuses et fluidité linguistique. Scrollitelling est, on l’aura compris, un dérivé de storytelling.
C’est un mot composé qui juxtapose les deux termes anglais : « scrolling » pour l’action de scroller, autrement dit de descendre dans une page web par le biais de son index ou de sa souris ; et « telling » pour le fait de raconter.
Autrement dit, le Scrollitelling est l’art de raconter l’histoire d’un fait (d’actualité de préférence), d’une marque, d’un produit ou d’un service, via une expérience interactive. Nous pourrions aussi l’expliquer comme étant l’application du storytelling, stratégie publicitaire, au web.
Exemples de scrollitelling efficaces
Afin d’affirmer sa place au sein des plateformes de banques d’images, Depositphotos nous raconte les évolutions esthétiques des photos issues de sa base de données de 2000 à nos jours : textes, images et témoignages sont présentés de manière attractive et ludique grâce à l’alternance entre scroll vertical et horizontal, l’usage du parallaxe et d’effets 3D.
L’expérience nécessite très peu d’interactions et peut être vécue sans avoir à cliquer. Tout le contenu s’anime sous l’unique action du scroll.
Autre exemple : « Millennials are screwed » nous montre (souvent avec humour) le monde à travers les yeux de la génération Y pour avoir une image claire de ce à quoi elle est confrontée. L’histoire est racontée à l’aide d’animations de jeux vidéo des années 80, de pixel art et d’autres visuels farfelus.
Bien qu’utilisant les codes visuels de cette génération, le récit reste tout à fait accessible aux générations antérieures. C’est un bon exemple d’utilisation d’une conception web intelligente et intéressante pour se connecter avec un public plus large.
Enfin, Apple utilise très souvent l’art du scrollitelling pour dynamiser la présentation de ses produits. La page web dédiée aux AirPods-pro permet au lecteur de découvrir toutes les facettes du produit grâce aux modélisations 3D animées qui alternent avec des séquences vidéos. L’expérience fascine et pousse le lecteur à scroller jusqu’à la fin de la page.
Le scrollitelling est utilisé par des secteurs très variés allant de la presse, en passant par les agences digitales et publicitaires, vers les organisations à but non lucratives.
C’est un outil de communication très puissant pour capter l’attention de son audience. Les possibilités sont très variés, et confèrent à l’expérience une vraie plus value par rapport aux médias traditionnels. Nos sens sont en éveil et la surprise est souvent au rendez-vous, de quoi rendre mémorable un article, un produit ou un service, et par la même, une marque.